Lorsqu’ils retrouvent
la Mare Nostrum après cinq mois d’un périple autour du monde, les marins du
Cévennes ont le sentiment de se rapprocher enfin de leurs foyers.
Hélas, le navire est dérouté vers Istanbul où il doit impérativement faire
escale.
Au même moment, loin du
Cévennes qui poursuit sa course dans la mer Égée, à deux cents milles
nautiques par-delà les montagnes qui marquent la frontière entre la Grèce et la
Turquie, un homme seul, au large de toute terre, se bat désespérément contre la
noyade dans la mer de Marmara.
Ce dernier sera repêché
et caché à bord du cargo français. Et tandis que ses souvenirs referont peu à
peu surface, l’équipage du Cévennes tentera de percer le mystère de son
histoire.
Femme de lettres:
Le titre avait attisé ma curiosité. Sans hésitation, j'ai donc entamé ce roman pour savoir qui était ce mystérieux homme de Marmara.
J'ai plongé dans le monde de la marine pendant toute la première partie du livre... Guidée par l'auteur, j'ai découvert l'univers masculin et rude des gens de mer et le mal du pays ressenti par l'équipage après des mois de navigation. Les descriptions d'Olivier Bass sont vivantes et réalistes et m'ont donné l'impression d'être à bord du cargo .
Jusqu'à la découverte de cet homme à la mer. Un homme repêché discrètement par ces marins français alors qu'une agitation certaine règne sur la côte turque.
Ce réalisme maritime qui occupe largement les premières pages reste présent au fil du livre. Mais dans la seconde partie, il sert de toile de fond à l'intrigue, ménageant une place importante à une écriture plus romanesque, pleines de péripéties historiques et politiques.
Pour autant, la transition est très habilement menée. On passe avec facilité du point de vue de l'équipage qui s'interroge, s'inquiète pour ce rescapé inconnu ( tout en continuant à gérer les contingences matérielles du bateau) au point de vue de cet homme , qui revient peu à peu à la vie, comme on sort du fond d'un puits, tracté par des bribes de souvenirs de sa vie dans le Caucase.
Cette construction littéraire à deux voix m'a beaucoup plu.
Après une chute pleine de sagesse, j'ai refermé ce roman avec la sensation d'avoir lu un très bon livre.
Vous l'aurez compris, L'homme de Marmara est un roman qui m'a conquise...