"Suivre les pérégrinations de personnages sur le globe ou voyager avec eux dans leur monde intérieur pour peut-être mieux se connaître soi-même..."

dimanche 30 juin 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer - Julie OTSUKA

 
Editions Phébus
ISBN: 978-2-7529-0670-0
Prix Fémina étranger 2012
 

Présentation de l'éditeur:

     Japon, 1919. Un bateau quitte l’Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par procuration. À la façon d’un chœur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, l’humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur
patrimoine et de leur histoire... Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre. Et l'oubli.

Femme de lettres:

Des jeunes filles japonaises issues pour la plupart  de la campagne partent rejoindre un fiancé  dont elles ne connaissent quasiment que la photo: celle d'un homme nippon élégamment vêtu à l'occidentale qui vit déjà sur le territoire américain.

Dès les premières pages, Julie Otsuka nous livre un style littéraire précis, détaillé au point qu'on a l'impression d'embarquer  avec ces jeunes vierges. Pour le meilleur et pour le pire...

On partage leur épouvantable traversée en bateau et les mille questions qu' elles se posent avec inquiétude ou espoir  sur leur vie future. A l'arrivée sur le quai,  on comprend vite à quel point elles se sont faites flouer par les beaux hommes des portraits. Ils se révèlent  beaucoup moins charmants et leurs conditions sociales bien moins attrayantes que celles annoncées.

Au fil du livre, Julie Otsuka nous liste ce qui se passe en parallèle dans l'existence misérable de toutes ces exilées. A chacun de leurs combats, on sait ce qui se passe pour les unes et pour les autres. Au final, cette accumulation donne l'impression forte d'un  témoignage de vie.

En tant que femme, on se sent presque solidaire de ces femmes d'un autre monde et d'une autre époque. Chaque étape de leur quotidien est dépeinte avec un réalisme presque photographique. Et pourtant, il se dégage de ce texte une certaine poésie. Une certaine grâce laissée par ces femmes avant qu'elles ne disparaissent...

Un peu décontenancée au départ par ces listes récurrentes , je dois avouer   que j'ai finalement beaucoup aimé ce livre qui m'a transportée le temps d'une lecture dans ce pan peu connu de l'histoire japonaise.
 

mercredi 26 juin 2013



Rendez-vous le 1er juillet pour la mise en ligne de la première chronique...